Pour les salarié·es, l’entretien d’évaluation renvoie à la juste reconnaissance de leur implication, de la qualité de leur travail, et détermine aussi le sens de leur engagement professionnel.
Pour les employeurs, l’évaluation est de plus en plus utilisée pour imposer aux salarié·e·s l’atteinte d’objectifs – souvent chiffrés – déconnectés de leur professionnalisme et de leur travail réel. Ses résultats servent à individualiser la rémunération (part variable, augmentation annuelle, …). Ainsi, l’entretien d’évaluation, au lieu de reconnaître l’apport dans le travail, est détourné, et sert d’outil pour individualiser les collectifs de travail et imposer le “Wall Street Management”, le management par les coûts.
L’entretien d’évaluation est un sujet particulièrement délicat pour les ingés, cadres et techs qui peuvent parfois passer alternativement d’évalué à évaluateur. Car à l’image des outils d’évaluation, les méthodes d’évaluation sont de plus en plus standardisées et éloignées de la prise en compte de la réalité des conditions d’exercice professionnel.
Nous souhaitons que ce guide aide à recentrer l’évaluation autour des vraies questions à se poser afin d’ouvrir des pistes pour donner du sens à l’évaluation professionnelle et en faire un véritable outil permettant la reconnaissance professionnelle.
Nous espérons dans cette perspective que vous pourrez aussi aller au-delà et imposer collectivement des critères et des méthodes d’évaluation basées sur vos attentes. Pour l’Ugict-CGT, l’évaluation individuelle professionnelle est un élément important pour rénover les méthodes managériales et promouvoir un management respectueux des femmes et des hommes dans les entreprises et les administrations.
Ce guide a deux versants (une partie pour les évaluateurs et évaluatrices, et une seconde pour les évalué·e·s) est conçu sous forme de fiches répondant aux questions clefs de cet exercice qu’est l’entretien d’évaluation. Il vise à rétablir une certaine éthique dans le contenu de ces entretiens d’évaluation en formulant des conseils à la fois aux évalué·es et aux évaluateur·trices.
Bonne appropriation !