Notre retraite c’est notre affaire à tous

que l’on soit en début ou en fin de carrière

Harmoniser, équilibrer, uniformiser… les termes utilisés par Macron-Philippe-Delevoye visent à rassurer les esprits en donnant un caractère positif à la réforme. La réalité, c’est que l’affaire est tellement énorme qu’il y a besoin de camoufler et de mentir encore plus que d’habitude ! C’est pour cela qu’ils veulent prendre le temps, disent-ils.

Les retraité.e.s d’aujourd’hui perçoivent une retraite grâce aux salariés d’aujourd’hui : c’est le principe de la répartition. Edouard Philippe prétend dans un discours que la ré-forme maintiendra le principe de la répartition. Mensonge supplémentaire. La répartition dans nos régimes de retraite implique une solidarité entre actives/actifs et retraité.e.s sur la base d’une cotisation qui constitue un salaire différé. La répartition selon Macron-Philippe, c’est le partage de la misère fondé sur des minima so- ciaux.

UNE RÉFORME DES RETRAITES POUR PASSER D’UN SYSTÈME FONDÉ SUR LA SOLIDARITÉ ET LA RÉPARTITION À UN SYSTÈME INDIVIDUEL PAR POINTS, POUR QUOI FAIRE ?

Le gouvernement parle de déficits, de la nécessité d’harmoniser, d’équité entre tous les salariés et fonctionnaires… Les financiers, le  MEDEF, les spéculateurs parlent quant à eux, dans leurs milieux, du « coût du travail », de la nécessité de réduire les « coûts», c’est-à-dire les salaires, direct et différé (les cotisations).

La réforme des retraites défendue par Emmanuel Macron n’est pas la première. La réalité c’est que les ré- formes des retraites s’empilent (1993, 2003, 2007, 2010, 2014) et les unes après les autres n’ont cessé d’aggraver la situation des fonctionnaires et des salarié.e.s du privé. Progressive- ment, des acquis essentiels ont été remis en cause : allongement de la durée de cotisation à quarante-trois annuités, report à 62 et 67 ans des bornes de départ à la retraite, baisse des taux de remplacement… Ces ré- formes se sont toutes inscrites dans des objectifs de baisse conséquente de la dépense publique et du niveau des pensions versées…

Pour résumer, dans les faits, les salariés cotisent toujours plus et les retraités perçoivent toujours moins.

Selon le dernier rapport du Conseil d’Orientation des Retraites (COR) à l’horizon 2070 (!), la part des dé- penses de retraite dans le PIB resterait inférieure à celle constatée en 2016. Il ne s’agit donc pas de la part du gouvernement de sauver les retraites ou de mettre en place une équité entre les retraités.

La réalité, c’est que les retraites re- présentent 14 % du produit intérieur brut, c’est-à-dire près de 300 milliards d’euros. Alors, cela attire la convoitise des capitalistes, à commencer par le secteur des banques et assurances du MEDEF. Pour eux,  il y a un pognon de dingue à  se faire ! C’est pour cela qu’Emmanuel Macron engage une réforme systémique consistant à mettre par terre l’ensemble des régimes de retraite, y compris les régimes spéciaux, dont notre CNRACL, et pour les remplacer par des fonds de pension spéculatifs.

 QUELQUES ARGUMENTS POUR COMPRENDRE

Notre statut est celui d’une fonction publique de carrière. Dans sa carrière, un agent progresse régulièrement pour parvenir à un échelon avancé dans sa grille, voire change de grade au moins une fois. La re- traite des fonctionnaires est calculée sur la fin de la carrière, c’est-à-dire les 6 derniers mois. Cette retraite est possible parce que nos cotisations versées depuis le début de carrière nous ouvrent des droits et que ces droits sont acquis. C’est un système à « prestation définie ». La pension est par conséquent un salaire différé, un droit acquis pendant toute la carrière. Les principes de la Sécurité sociale de 1945 stipulaient qu’il doit y avoir un lien entre la pension et le salaire, et plus précisément le der- nier salaire. Avec la réforme Macron, c’est ce lien fondamental qui sauterait, chaque salarié ou fonctionnaire devrait en quelque sorte s’acheter ses « droits ».

L’harmonisation des régimes de retraite, c’est la fin du droit à la carrière des fonctionnaires !

AVEC LA RETRAITE PAR POINTS ET LA MISE EN PLACE D’UN SYSTÈME UNIVERSEL LA PENSION SERA CALCULÉE SUR LA BASE DE L’ENSEMBLE DE LA CARRIÈRE, CE QUI OBLIGATOIREMENT TIRERA SON MONTANT MENSUEL VERS LE BAS

Passage d’un système de re- traite par annuité à un calcul par points : dans un système par points, le niveau des retraites n’est pas garanti. En effet, les paramètres qui servent au gouvernement à définir la valeur du point de retraite peuvent être modifiés chaque année, pour tenir compte de la situation. Cela pour- ra se faire au nom de la « crise », des aléas économiques, des choix poli- tiques.

Dans le même panier, le gouvernement entend remettre en cause le fondement des pensions de réversion pour les futur.e.s re- traité.e.s. Selon Delevoye, elles « garantiront le niveau de vie des veuves et des veufs après le décès du conjoint». Le niveau de vie ? Donc une prestation d’assistance pour les plus pauvres avec un plafond ! Aujourd’hui, 89 % des bénéficiaires de la réversion sont des femmes. Lorsque l’on sait que la durée moyenne de vie des femmes est supérieure à celle des hommes, que leur salaire est plus bas et que la carrière est moins souvent complète… Une telle proposition aboutirait à placer des milliers de veuves dans une situation désastreuse.

Chacun des 42 régimes spéciaux est le produit de l’histoire des relations sociales, des conflits, d’un rap- port de force entre une profession, un corps de métier, les agents publics, avec leur employeur. La revendication des droits à la retraite a toujours été fondamentale. L’âge légal de départ, le nombre d’annuités de cotisation, le taux de ces cotisations, le montant des pensions sont depuis toujours le produit d’un rapport de force. Les faire disparaître, c’est leur enlever toute spécificité, c’est parvenir à un nivellement par le bas selon le principe fort du macronisme : des minimas pour l’immense majorité, des arrangements individuels pour quelques-uns et le jackpot pour les plus riches. La sup- pression des régimes spéciaux et de la retraite par répartition, c’est la négation du principe de solidarité, c’est la mise en place du chacun pour soi, fondement de la société libérale et concurrentielle.

Macron dit qu’il ne va pas toucher à l’âge de départ à 62 ans… Mais là encore, il s’agit d’une supercherie. En effet, déjà aujourd’hui et encore plus demain avec la réforme, il sera impossible d’obtenir une retraite complète à 62 ans. Nous serons contraints de travailler jusqu’à 65, 67 ans…

Macron propose que les primes soient intégrées dans le calcul des pensions, mais quelles primes ? Elles sont souvent différentes d’une collectivité à l’autre… sans compter tous les fonctionnaires territoriaux qui n’ont pas de primes ! A contrario de cette proposition hypocrite, la CGT exige le dégel du point d’indice et le rattrapage de tout ce qui nous a été confisqué depuis 2010.

La Fédération CGT des Services publics s’engage à créer les conditions d’une mobilisation la plus large possible des fonctionnaires territoriaux et non  titulaires  de  la fonction publique territoriale, des salarié.e.s des entreprises publiques, et au-delà de tout le monde du travail contre ces mesures d’une gravité exceptionnelle.

C’EST POURQUOI, NOUS NOUS PRONONÇONS :

  • Pour le retrait du projet Macron-Delevoye.
  • Contre la réforme du système universel de la retraite par
  • Pour dire : ne touchez pas à la CNRACL.
  • Pour des retraites par répartition, à taux plein, sans avoir be- soin de recourir à des complémentaires.

La CGT REVENDIQUE

  • Un départ à taux plein à 60 ans, avec un niveau de pension d’au moins 75 % du salaire d’activité, pour une carrière complète avec le maintien du calcul sur les 6 derniers mois.
  • Pour les e.s exposé.e.s à la pénibilité ou à la dangerosité, départ anticipé à 55 ans dans le cadre du service actif et possibilité de départ à 50 ans pour certains corps ou cadres d’emplois. Même possibilité de départ anticipé pour les salarié.e.s du privé exposé.e.s à la pénibilité.
  • L’ensemble des agent.e.s des cadres d’emplois exposé.e.s à la pénibilité et à la dangerosité doivent bénéficier d’un trimestre de bonification et de départ anticipé par année d’exposition.
  • Élever le minimum de pension au niveau du SMIC pour une carrière complète.
  • Indexer les pensions sur l’évolution des salaires et non sur celle des
  • Une politique volontariste d’égalité salariale femmes/ hommes, abondant la retraite des femmes et améliorant les ressources des régimes.
  • Un départ à taux plein à 60 ans, avec un niveau de pension d’au moins 75 % du salaire d’activité, pour une carrière complète avec le maintien du calcul sur les 6 derniers mois.
  • Pour les e.s exposé.e.s à la pénibilité ou à la dangerosité, départ anticipé à 55 ans dans le cadre du service actif et possibilité de départ à 50 ans pour certains corps ou cadres d’emplois. Même possibilité de départ anticipé pour les salarié.e.s du privé exposé.e.s à la pénibilité.
  • L’ensemble des agent.e.s des cadres d’emplois exposé.e.s à la pénibilité et à la dangerosité doivent bénéficier d’un trimestre de bonification et de départ anticipé par année d’exposition.
  • Élever le minimum de pension au niveau du SMIC pour une carrière complète.
  • Indexer les pensions sur l’évolution des salaires et non sur celle des
  • Une politique volontariste d’égalité salariale femmes/ hommes, abondant la retraite des femmes et améliorant les ressources des régimes.

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