Lille, Travailler autrement dans la fonction publique de demain

C’est sous ce titre que le très libéral club RH de la gazette des communes proposait le 6 juin dernier une conférence « décoiffante » (sic), co-animée par notre Général directeur des services.

Une occasion rêvée pour distribuer aux participants notre « manuel de survie au management ». Faut mieux faire gaffe quand on arrive en milieu hostile. Ça peut être dangereux.

Dans la vie tout est une question de point de vue. De ligne de démarcation, ou de lutte des classes.

Ce que pour beaucoup d’entre nous nous considérons comme des menaces, des dérives, des reculs, deviennent chez les chantres du New public Management, des chances, des perspectives, des opportunités !

Car la loi de réforme de la Fonction publique déjà votée à l’Assemblée nationale prévoit le recours massifs aux contractuels à travers les contrats de missions et contrats de projets de 6 ans maximum non cdi-sables, la facilitation des licenciements, des privatisations de services, la remise en cause des 35H comme nous les connaissons à la MEL, ou encore des ruptures « conventionnelles » qui sont dans 2/3 des cas des licenciements déguisés (source DARES).

C’est la mise à sac du statut des agents des trois versants des services publics, tout simplement, pour servir le plus grand PSE que la France ait jamais connu : 120 000 Fonctionnaire.

Pour les intervenants, et notre régional de l’étape en particulier, ces évolutions correspondent à une nouvelle déclinaison de l’intérêt général, où les citoyens sont moins attachés aux convictions qu’aux réponses qu’on peut leur faire. Dans un temps politique qui s’accélère.

Alors ces « perspectives » ouverte par les réformes successives ou concomitante sont une opportunité de souplesse et d’adaptations des administrations. Parmi les modalités internes, le responsable d’un petit syndicat intercommunal est venu promouvoir l’holacratie. Kesako ?  On n’exerce plus un métier, on joue un rôle dans un cercle. L’organisation pyramidale disparait, chacun est auto-entrepreur de son rôle. A l’heure où le gouvernement Macron enlise volontairement les négociations sociales sur la reconnaissance du périmètre de l’encadrement, le cadre devient un salariés comme les autres. Plus la peine de lui reconnaitre des spécificité en terme de droit ou garanties sociales. Le MEDEF doit se lécher les babines.

Une responsable de la Commission européenne a présenté sa stratégie de mobilité de grande ampleur avec augmentation du temps de travail et gel des salaires .Il faut bien que la stratégie RH soit en cohérence avec les dogmes économique de l’austérité de la Commission. Il faut être exemplaire non ?Avec nos voisins belges ce fut un rêve éveillé, une utopie réalisée : deux fonctionnaires seulement dans les collectivités. Tous les autres agents sous contrats privé. Enfin, après une intervention qui devient presque habituel de notre presque collègue du camp des Milles donc on se demandait ce qu’il faisait dans l’affaire, on est arrivé à la conclusion. « On ne vient plus au bureau pour travailler, mais pour s’épanouir ». Alléluia. Waouh ! Haré Krishna ! Applaudissement.

Une demi-heure plus tard nous recevions un cadre en souffrance énième cobaye du MEL Manangement Lab. Retour abrupte dans la vie réelle.

Frédéric PARISOT

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